Le terme « clinique » vient de la médecine hippocratique de la Grèce antique. À l’origine, il désigne une méthode fondée sur l’observation directe du malade, par opposition aux dogmes ou aux théories abstraites. Cette démarche empirique régresse au Moyen Âge, sauf dans les travaux d’Avicenne, philosophe et médecin arabe, qui maintient une approche fondée sur l’expérience.
Plus tard, Charcot puis Freud réintroduisent cette tradition : ils étudient les troubles en observant attentivement les patients et les phénomènes pathologiques. Cela fait le lien entre médecine, psychologie et psychanalyse.
Ainsi, la psychologie clinique se construit en opposition aux psychologies expérimentales : elle se base sur l’étude de cas singuliers et sur la rencontre avec le sujet.
L’anthropologie clinique retient deux dimensions principales :
La relation clinique : c’est une rencontre entre un être humain qui offre une aide (éducation, soins, accompagnement social, thérapie…) et un ou plusieurs autres qui en ont besoin pour poursuivre leur développement dans un cadre culturel donné. On peut donc parler de clinique de l’enseignant, de l’éducateur, du travailleur social, du psychologue, du médecin, etc.
Dans l’expression « anthropologie clinique », le mot « clinique » renvoie également à l’étude des aspects pathopsychiques propres à la condition humaine : l’être humain, en tant qu’homo sapiens, est un être qui souffre de sa propre nature symbolique et sémiotique.